Le Ve arrondissement

Cœur historique de l’Université de Paris, le Ve arrondissement ne pouvait que célébrer l’enseignement : une cinquantaine de collèges médiévaux, dominés par l’aura de la Sorbonne, ont laissé une forte empreinte sur le nom des rues. Dans une joyeuse effervescence, les étudiants y côtoient leurs professeurs, souvent d’illustres savants.

La rue de Écoles pourrait incarner à elle seule la quintessence du Ve arrondissement. Qu’importe qu’elle n’ait été percée qu’en 1852, son nom même est un hommage aux vénérables institutions qu’elle borde : la Sorbonne, le Collège de France, les bâtiments historiques de l’École polytechnique – et, si cela ne suffisait pas, tout au bout le campus de Jussieu…

Des étudiants plein les rues

D’autres indices de la longue tradition d’enseignement du quartier sont mieux cachés. ainsi, la rue du Fouarre, littéralement « du Foin », ne renie pas tant que cela le nom de « rue des Écoliers », qu’elle portait au XIIIe siècle : les étudiants étaient alors tenus de s’asseoir sur de simples bottes de foin, afin de ne pas s’étourdir du pêché d’orgueil, les sièges étant réservés à leurs professeurs.

L’Université de Paris était alors si réputée qu’elle attirait en nombre les étudiants étrangers : c’est ce don témoignent les très anciennes rues des anglais, des Irlandais et des Écossais.

Une saine émulation

La rue de la Parcheminerie est elle aussi très ancienne, puisqu’elle est déjà attestée en 1273, vingt ans seulement après la fondation de la Sorbonne toute proche. Dans ce quartier en plein bouillonnement intellectuel, elle attire alors en masse les écrivains publics – Paris en compte quatre-vingts à l’époque -, ce qui lui vaudra les noms successifs de l’Escrivinerie, des Écrivains et, enfin, de la Parcheminerie.

Du bois, des chevaux

Pour réchauffer, entre autres, ce petit monde d’étudiants et de professeurs, le bois était acheminé sur la Seine par flottage : c’est ce que vient rappeler la rue de la Bûcherie, menant à l’ancien port aux Bûches, situé en face de Notre-Dame. En revanche, la rue de l’Essai n’a rien du devoir sur table : située à côté d’un ancien marché aux chevaux, près du jardin des Plantes, elle servait à faire des galops d’essais.

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