Le Ier arrondissement

Cœur historique de la cité, le Ier arrondissement concentre à la fois les plus anciennes rues de Paris, portant encore le nom des métiers d’autrefois, les plus nets symboles de la royauté, notamment autour du palais du Louvre, ainsi qu’un lot de voies aux noms récents, autour du forum des Halles.

Rue de la Ferronnerie, rue des Déchargeurs, passage des Lingères : les voies les plus anciennes évoquent des métiers aujourd’hui disparus de la capitale, quand ils ne font pas référence à des enseignes comme la rue des Deux-Boules ou l’impasse des Trois-Visages.

Le quai de l’Horloge lui, a hérité son nom de la première horloge publique de France, qui y fut installée en 1370. Ce quai longeait les tribunaux, d’où son ancienne appellation de « quai des Morfondus », allusion aux plaideurs et aux plaignants qui se morfondaient, de peur comme de froid, en attendant l’ouverture.

Des écoliers aux Innocents

Parmi les rues les plus anciennes, celle des Bons-enfants évoque un collège du même nom, fondé en 1208 à destination des écoliers nécessiteux. Elle ouvre sur le passage Vérité. Quelle Vérité ? Celle de la presse ! On y trouvait en effet autrefois des vendeurs de gazettes.

Le nom de la rue date de 1796, époque où les grands mots sont à la mode, même pour de petites rues. La rue des Innocents – référence aux nouveau-nés persécutés par Hérode- fut, elle, raccourcie avec bonheur : elle s’appelait autrefois « rue du Charnier-des-Saints-Innocents », du nom du cimetière surchargé qui fut supprimé en 1780 après s’être écroulé dans la cave d’un restaurateur, répandant des odeurs insoutenables. Il fut le charnier de vingt-deux paroisses, des inconnus de la morgue et des pestiférés, soit 2 millions de corps. Il se situait dans la quartier des Halles, place Joachim-du-Bellay, où subsiste encore la fontaine des Innocents.

À bon entendeur…

La rue Courtalon porte simplement le nom d’un propriétaire local, qui y possédait deux immeubles au XVIe siècle. Parfois déformé en « Court-Talon » par les habitants du quartier, ce nom remplaça l’ancienne appellation de ‘Rue des Petits-Souliers-de-Bazenne ».

La rue Mauconseil est entendue à tord comme la rue du »mauvais conseil », alors que le mot dérive du latin mallus, lieu où l’on rendait la justice. les révolutionnaires ne se posèrent pas tant de questions. Par esprit de contradiction systématique, ils s’en firent un temps la rue Bonconseil…

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