Le IIe arrondissement

Le tiers oriental du IIème arrondissement correspond à sa partie médiévale, la plus ancienne. Mais ailleurs, plus de la moitié des noms de voies, riches en hôtels particuliers, datent des XVIIe et XVIIIe siècles. Napoléon III y a aussi laissé son empreinte – Sébastopol, Turbigo, Quatre-Septembre…-, que la IIIe république n’a pas effacée.

Parmi les appellations les plus anciennes, celle de la rue du Ponceau évoque un pont qui passait par dessus un égout à ciel ouvert, qui fut couvert en 1605 ; quant à la rue de Degrés, la plus courte de Paris, elle n’est constituée que de marches, d’où son nom.

Vrais et faux-religieux

La rue des Petits-Pères fait référence à des religieux augustins réformés, dits « déchaussés » parce qu’il portaient pas de sandales, mais cela ne suffit pas nécessairement à expliquer cette appellation, dont l’origine reste douteuse. La reine Margot les avait fait venir en 1608 et installés à l’emplacement de l’actuelle école des Beaux-Arts. Ils avaient pour mission de se relayer jour et nuit pour chanter. Elle les renvoya en 1612, arguant qu’ils chantaient faux.

La rue des Jeûneurs, en revanche, ne fait allusion à aucun ordre pénitent : le mot est une déformation de l’ancienne appellation « rue des Jeux-Neufs », allusion aux nouveaux jeux de boules qui furent aménagés sur ce chemin de ronde en 1640 . Elle donne dans la rue du Sentier, célèbre pour avoir donné son nom au quartier tout entier, alors qu’on connaît mal son origine : simple sentier ou chantier ?

Le beau monde en sortie

De nombreux compositeurs et écrivains ont donné leur nom à des rues de l’arrondissement. Cela s’explique par la proximité , à la fin du XVIIIe siècle, de l’Opéra et de la Comédie-Italienne. De même, la rue des Colonnes, créée à la Révolution sur un ancien passage du même nom menant au théâtre Feydeau, tire son nom des colonnes édifiées pour protéger la masse des spectateurs qui sortaient durant les entractes.

Quant au passage du Grand-Cerf, il se dresse à l’emplacement de l’ancienne maison « du roulage du Grand Cerf », qui fut démolie en 1825 mais dont il a hérité le nom. C’est là qu’arrivaient les diligences des Messageries royales desservant les provinces de l’est de la France.

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