Il porte le nom de l’illustre dynastie qui régna sur le pays depuis Henri IV jusqu’au dernier des rois de France. ce palais n’en est pas moins le siège de l’institution républicaine par excellence: l’Assemblée nationale.
Qui aurait imaginé, en 1722, que ce palais conçu dans l’esprit du Grand Trianon, commandé par la duchesse de Bourbon, fille de Louis XIV et de Madame de Montespan, serait un jour un vibrant symbole des lois de la République ? C’est pourtant le cas du palais Bourbon, qui abrite l’Assemblée nationale.
En 1764, le prince de Condé l’agrandit de l’hôtel mitoyen de Lassay, mais c’est la Révolution qui va sceller le destin institutionnel du palais Bourbon : confisqué par la Nation, il se voit attribuer sa première mission politique sous le Directoire – siège du Conseil des Cinq-Cents -, et de son premier hémicycle. Le virage est pris, le pimpant hôtel princier va changer d’architecture en même temps que de fonction.
Installé sur le quai d’Orsay dans l’enfilade de la Concorde, il prend le nom de Palais du corps législatif et s’enrichit d’une grandeur impériale. C’est en effet Napoléon Ier qui a voulu cette façade néoclassique pour atteindre une parfaite harmonie et symétrie avec le temple de la Gloire – la Madeleine -, en face. Il s’agit ici d’élever un temple de la Loi.
Tout dans son architecture devient et reste désormais hautement métaphorique : les quatre statues , au pied de l’escalier extérieur, représentent quatre grands serviteurs de l’État incarnant ses vertus majeures : de part et d’autre des marches, des sculptures symbolisent la Sagesse, la Justice, les Arts et l’Instruction civique . Et sur le fronton,une devise : « La France entre la Liberté et l’Ordre public ».
Tout un programme. Mieux : un équilibre à peser dans la grande balance du pouvoir législatif.
[junkie-alert style= »grey »]L’hôtel de Lassay
Il a été commandé en même temps que le palais Bourbon par le marquis de Lassay, amant de sa future voisine, la duchesse de Bourbon. Et il sera vendu en 1768 par sa petite-fille au petit-fils du duc de Bourbon.
Les deux demeures, désormais reliées, sont alors repensées dans une exubérance de luxe et de décoration. L’hôtel de Lassay sera lui aussi réquisitionné en 1791.
Après une parenthèse sous le Second Empire où il revivra dans les fêtes et le faste, il deviendra en 1879, la résidence officielle du président de la Chambre des députés.
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