Sculpteurs du Grand Siècle

Le Grand Siècle est aussi celui des célèbres sculpteurs, dont les deux figures majeures sont sans nul doute, François Girardon et Antoine Coyzevox. Avec eux, l’art classique va atteindre son apogée, de décors de châteaux en statues de rois, de piet à en prestigieux tombeaux…

L’un des maîtres de la sculpture classique française, François Girardon est l’auteur d’une œuvre aussi prolifique que variée. Comme le peintre Charles Le Brun, il a été le protégé du chancelier Séguier, homme politique majeur sous le règne de Louis XIV.

C’est à lui que l’on doit la plupart des statues qui se trouvent dans les jardins du château de Versailles ainsi que certains de ses bassins, comme celui de Saturne.

Une statue impressionnante

Membre de l’Académie royale de peinture et de sculpture, Girardon réalise, en 1692, une statue équestre représentant le Roi-Soleil et qui sera dressée en 1699 au centre de la place Louis-le-Grand – l’actuelle place Vendôme.

Haute de plus de 7 mètres, elle nécessitera de couler plus de 30 tonnes de métal. Elle sera détruite pendant la Révolution, mais un modèle réduit en est aujourd’hui exposé au musée du Louvre. C’est également au Louvre que sont conservées certaines des œuvres du plus célèbres de Girardon, comme le buste de Nicolas Boileau ou un bas-relief représentant une mater dolorosa datant de 1657.

D’une église à l’autre

Dans l’église Saint-Nicolas-du-Chardonnet , dans le Ve arrondissement, on peut admirer une autre œuvre de Girardon : le buste qui surmonte le tombeau d’un certain Jérôme Bignon, secrétaire et confident d’Anne d’Autriche.

Sur la rive droite, dans l’église Sainte-Marguerite, dans le XIe arrondissement, se trouve une pietà sculptée par Girardon et qu’il avait placée sur la tombe de son épouse, enterrée à Saint-Landry. Cette dernière était peintre et avait été, de son vivant, la première femme à être admise à l’Académie royale de peinture et de sculpture, en 1663.

Enfin, dans l’église Saint-Roch, dans le Ier arrondissement, se trouve un buste en marbre représentant Pierre Mignard et attribuée à Girardon.

Un sculpteur baroque

Autre membre de l’Académie royale de peinture et de sculpture, Antoine Coyzevox est probablement l’un des sculpteurs baroques français les plus célèbres. Après avoir participer à la décoration des parcs des châteaux de Marly et de Versailles, il exécute cinq statues de pierre pour l’église Saint-Louis des Invalides, les quatre vertus – la Force, la Justice, la Tempérance et la Prudence-, ainsi qu’une sculpture représentant Charlemagne.

Il réalise par ailleurs la statue d’un autre grand roi, qui, cette fois-ci, lui est contemporain : Louis XIV. Cette sculpture du Roi-Soleil, représenté sous les traits d’un empereur romain, est placée dans la cour de l’hôtel Le Peletier de Saint-Fargeau; qui deviendra le musée Carnavalet.

Dans l’église Saint-Roch, dans le Ier arrondissement, on peut admirer un buste placé sur la tombe d’André Le Nôtre, créateur des célèbres jardins à la française, et signé Coyzevox.

L’art funéraire à son sommet

Coyzevox a le privilège de réaliser le tombeau de Jean-Baptiste Colbert en 1685, puis celui d’un autre grand homme d’ État, Mazarin. Pour ce monument, achevé en 1693, soit plus de trente ans après la mort du cardinal, il a été assisté de deux autres sculpteurs: Jean-Baptiste Tuby, qui l’a déjà aidé sur le tombeau de Colbert, et Étienne Le Hongre.

Situé à l’Institut de France, le cénotaphe représente le cardinal avec la main gauche sur le cœur, agenouillé dans un geste d’offrande de sa personne. À ses pieds, caché dans les plis de son manteau, un angelot tient dans ses bras le faisceau du licteur, une distinction honorifique des magistrats. Trois allégories entourent le sarcophage : la Prudence, la Paix et la Fidélité.

Le musée du Louvre abrite aujourd’hui un bon nombre des œuvres de Coyzevox, dont plusieurs statues allégoriques notamment la Seine ou la Marne, toutes deux datant de 1706, et plusieurs bustes, dont deux à l’effigie des peintres Charles Le Brun et Antoine Coypel.

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