Les peintres du Grand Siècle

Tout au long du XVIIe siècle, d’illustres peintres vont se succéder auprès du pouvoir royal. Ils laisseront derrière eux un héritage essentiel, tant sur le plan historique que pictural, et des œuvres que l’on peut encore admirer dans les palais et les églises de la capitale.

C’est ainsi par un peintre que va arriver en France, l’art baroque, qui est alors à son apogée en Italie. Ce style se prêtera admirablement bien aux décorations et aux œuvres monumentales commandées par Louis XIII et le cardinal de Richelieu. Ce peintre, c’est Simon Vouet qui, après un début de carrière à Rome, où il a connu un immense succès, est revenu s’installer en France en 1627.

Premier peintre du roi

Nommé premier peintre du roi, Vouet va travailler sans relâche sur les grands chantiers lancés par Louis XIII et Richelieu, prenant en charge la décoration du Palais-Cardinal, aujourd’hui Palais-Royal, du château de la Malmaison et, bien sûr, des palais du Louvre et du Luxembourg. Il réalise également le décor de certains hôtels particuliers parisiens, comme l’hôtel Bullion, dans le Ier arrondissement.

Entre baroque et classissisme

Il va aussi peindre des œuvres de commande pour les églises parisiennes. Ainsi, alors que les travaux de rénovation et d’agrandissement de l’église Saint-Nicolas-des-Champs, dans le IIIe arrondissement, ne sont pas encore achevés, il est choisi pour peindre le grand retable de l’Assomption qui ornera l’église, œuvre qu’il termine en 1629.

Ce retable marque une étape essentielle dans la carrière du peintre: il réussit à y faire la synthèse entre le style baroque italien et le classicisme français, à y restituer à la fois l’influence du réalisme du Caravage et celle des grandes toiles décoratives du Tintoret ou de Véronèse.

Un autre tableau de Simon Vouet se trouve à Saint-Nicolas-des-Champs: Les Apôtres au tombeau de la Vierge. De même l’église Saint-Merri, dans le IVe arrondissement, compte parmi sa collection importante de peintures des XVIIe, XVIIIe et XIXe siècles, un tableau de Simon Vouet, Saint Merri délivrant les prisonniers, qui se trouve au-dessus de l’autel du transept de gauche.

Le Louvre conserve aujourd’hui une part importante de l’œuvre du peintre, dont des tableaux comme la Vierge à l’Enfant, dite la « Madone Hesselin » , ou La Présentation de Jésus au Temple, mais aussi des tapisseries ou des dessins.

L’ascension de Philippe de Champaigne

Né à Bruxelles, Philippe de Champaigne arrive à Paris en 1621. Il emménage dans le Quartier latin, au collège de Laon, l’un des collèges de l’ancienne université de Paris. Il y fait connaissance avec Nicolas Poussin, avec qui il se lie d’amitié.

À la fin des années 1620, l’intendant de Marie de Médicis, Claude Maugis, lui commande plusieurs fresques murales et plafonds pour le palais du Luxembourg, qui abrite aujourd’hui le Sénat. La reine mère lui demande également de décorer le carmel du faubourg Saint-Jacques.

L’édifice sera détruit pendant la Révolution mais plusieurs tableaux qui s’y trouvaient en réchapperont, dont L’Assomption de la Vierge que l’on peut aujourd’hui admirer au Louvre. Plus tard, Philippe de Champaigne sera le seul peintre autorisé à représenter Richelieu en habit de cardinal, ce qu’il fera sur pas moins de onze toiles différentes. À ce moment-là, il est le peintre le plus célèbre du royaume, à côté de Simon Vouet.

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