Le vaste chantier de la première ligne du métro de la porte Maillot à la porte de Vincennes, débute le 4 octobre 1898. Avec ses 10,6 km de voies, la ligne doit assurer à la fois la desserte de l’Exposition universelle et des jeux Olympiques d’été de 1900, basés à Vincennes.
Parfois, à ciel ouvert, souvent par tranches couvertes, le tracé de la ligne 1 est une épine dorsale qui doit traverser Paris d’est en ouest.
En raison de la nature disparate du sous-sol parisien, les travaux n’avancent pas toujours assez vite et l’on doit parfois changer de technique au pied levé : sous l’Hôtel de Ville, l’utilisation de boucliers est abandonnée pour revenir à la galerie boisée.
Le défi de la Bastille
Place de la Bastille, on doit élargir le site pour implanter la station – c’est la seule de la ligne à être à ciel ouvert: une partie des voies et des quais est supportée par un ouvrage métallique de 20 mètres de portée au-dessus du canal.
C’est aussi là que se réalise la courbe la plus serrée du réseau, avec ses 45 mètres de rayon, une véritable prouesse technique pour les ingénieurs de l’époque.
Par la force des hommes
Les terminus de la ligne 1 sont construits en boucle pour permettre aux trains de repartir sans manœuvres et sont dotés de demi-stations, l’une pour le départ, l’autre pour l’arrivée. Les déblais sont évacués dans des wagonnets remontés à la surface par un monte-charge électrique, mais la pose des voies se fait, elle, à la force des bras et à mains nues. Après quelque vingt mois de chantier, la ligne est mise en service le 19 juillet 1900… soit seulement trois mois après l’inauguration de l’Exposition universelle.
Une journée particulière
Cette inauguration ne déplace pas les foules, tournées vers le Grand Palais et le Petit Palais. Les journaux ne la traitent qu’en quelques lignes, et lorsque la station Porte de Vincennes s’ouvre, un seul billet est vendu… Mais le métro de Paris est bel et bien en marche : à la fin de la journée, tous les trains circulent, et ils sont bondés.
Composés de trois voitures en bois avec des sièges en bois pour la seconde classe, à 15 centimes, et des sièges en cuir pour la première classe, à 25 centimes, circulant à la vitesse grisante de 30 km/h, ils passeront très vite à six voitures…
Des dix-huit stations créées entre Porte Maillot et Porte de Vincennes, seules huit fonctionnent le jour de l’inauguration, mais, entre le 6 août et le 1er septembre 1900, les dix autres sont mises en service. À la fin de l’année 1900, 17 660 000 personnes ont pris le métro.