Poète majeur du Moyen-Age, François Villon est autant connu pour son œuvre que pour sa vie dissolue, passée à errer dans les tripots de l’actuel Ve arrondissement. Ce choix d’existence le forcera à s’exiler souvent hors de la capitale afin d’échapper aux foudres de la police.
Orphelin de père, François de Montcorbier voit son destin s’éclaircir lorsque Guillaume de Villon, chapelain de Saint-Benoît-le-Bétourné qui lui donnera son nom, le prend sous sa protection. Cette église se situe alors le long de l’actuelle rue Saint-Jacques, dans le Ve arrondissement. Elle est juste à quelques pas du collège de la Sorbonne, créé en 1253 et qui, avec celui de Navarre, constitue l’un des principaux collèges de la faculté de théologie. C’est dans ce quartier que le jeune François va passer sa jeunesse, obtenant sa maîtrise ès art en 1452 et devenant clerc à cette même occasion.
Une jeunesse tumultueuse
À cette époque, l’Université de Paris connaît de nombreux troubles, notamment parce qu’elle s’est opposée au roi de France en soutenant les Anglais pendant la guerre de Cent ans. Les hostilités viennent alors à peine de se terminer, laissant derrière elles une atmosphère de vindicte et de règlements de comptes.
Villon profite de cette agitation pour se détourner de ses études et s’acoquiner avec les mauvais garçons fortunés du quartier, comme le clerc Régnier de Montigny. Le poète l’évoquera dans deux vers de son Lais.
Un séjour au Châtelet
Il loge alors dans une auberge qui existe encore, au numéro 163 de la rue Saint-Jacques. En 1455, au soir de la Fête-Dieu, alors qu’il est assis sur un banc de la rue Saint-Jacques, il se trouve mêlé à une rixe au cours de laquelle il tue un prêtre.
Un an plus tard, en 1456, il est inculpé pour le cambriolage des coffres du collège de Navarre, situé rue de la Montagne-Sainte-Geneviève. Il est alors obligé de fuit la capitale afin d’échapper à la police. Rentré à Paris en 1461, il sera contraint de définitivement quitter la capitale en 1463, après avoir été incarcéré à la prison du Châtelet, disparue aujourd’hui.
[junkie-alert style= »grey »]Si les méfaits le forcent souvent à quitter Paris, Villon restera toujours très attaché à sa ville natale, dont il décrit différents aspects au fil de son œuvre, qu’il s’agisse de la fontaine Maubuée, située à l’angle de la rue Saint-Martin et la rue de Venise, qu’il évoque en 1461 dans Le Testament, ou du cabaret de la Grosse Margot, une maison close de l’actuelle rue Cloche-Perce, dans le IVe arrondissement, qu’il a assidûment fréquentée dans sa jeunesse.
Enfin, dans sa Ballade des femmes de Paris, il rend hommage au tempérament des Parisiennes : « Prince, aux dames parisiennes/De bien parler donnez le prix; / Quoi que l’on di[s]e d’Italiennes,/Il n’est bon bec que de Paris.«
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