Seul ouvrage à relier l’île Saint Saint-louis à l’île de la Cité, l’actuel pont Saint-Louis fut conçu à la fois pour s’inscrire discrètement dans le cadre architectural exceptionnel qui l’entoure, et comme « une terrasse sur le fleuve », un lieu de plaisance pour les promeneurs.
Dès le XVIIe siècle, un pont en bois est édifié à cet endroit afin de permettre la circulation entre les deux îles. Peu solide, il menace de s’effondrer en 1634 après le passage de trois processions en route vers la cathédrale Notre-Dame. Remplacé en 1656 et emporté trois ans après pendant les inondations de 1659, il est totalement reconstruit en 1717. On le baptise alors « pont Rouge », car on l’a recouvert d’une peinture au minium dont on croit à l’époque, qu’elle protège le bois.
Une histoire tumultueuse
En 1795, les crues de la Seine ont raison du pont Rouge. En 1803, un pont à deux arches le remplace… jusqu’à ce qu’en 1811, un affaissement oblige à le détruire et à le remplacer par une simple passerelle de bois. En 1842, la municipalité décide de la construction d’une passerelle métallique suspendue qui menace de s’effondrer seulement vingt ans après sa construction.
Elle est à son tour remplacée par un nouvel ouvrage en fonte à une seule arche de 75 mètres d’ouverture. Ce dernier connaîtra une vie plus sereine jusqu’à ce qu’en 1939, une péniche le heurte et provoque une explosion en arrachant les conduites de gaz. Vingt personnes tombent dans la Seine, et trois d’entres elles se noient.
Du provisoire qui dure…
Le contexte de la Seconde Guerre mondiale empêche la reconstruction immédiate du pont. Pendant trente ans, les piétons vont ainsi emprunter, pour circuler entre les deux îles, une passerelle provisoire : cette cage métallique est en réalité l’ancienne passerelle de manœuvre qui a servi aux travaux du pont de Neuilly entre 1936 et 1942.
Bien que, de l’avis de tous, sa laideur contraste fortement avec la beauté architecturale des alentours, il faudra attendre 1968 pour qu’elle soit remplacée. Le nouveau pont, doté d’une arche unique, se caractérise par des lignes sobres et s’inscrit harmonieusement dans ce lieu très fréquenté de la capitale.
Il est de fait réservé aux piétons et, lorsque les beaux jours arrivent, il devient la scène de nombreux spectacles de rue.