Le IVe arrondissement

C’est le plus médiéval de tous les arrondissements. Plus de la moitié des noms de ses voies en témoigne, soit par une appellation réellement ancienne, soit, quand ce nom date du XIXe siècle, par une référence explicite à cette époque reculée.

Le IVe arrondissement est l’un de ceux dont les noms ont été les moins bouleversés au cours de l’histoire. Des riverains disparus depuis plus de huit siècles y ont encore leur nom : rue Aubry-le-Boucher, rue Geoffroy-l’Angevin… Même la rue Grenier-sur-l’eau, qui pourrait évoquer une curiosité architecturale, n’est que l’allusion à un lointain M. Grenier habitant au bord de l’eau.

Un passé quasi champêtre

La rue des Rosiers suit le tracé d’un ancien chemin de ronde que l’on suppose, autrefois, planté de rosiers. La rue de Beautreillis a été percée en sacrifiant une maison dont le jardin possédait un « treillis » exceptionnel, comprendre un pied de vigne. Dans la rue du Figuier, à l’angle de la rue de l’Hôtel-de-Ville, poussait un arbre qu’Henri IV fit abattre pour faciliter la circulation.

Bestiaire et autres curiosités

La rue aux Ours laisse imaginer quelque ménagerie ; en fait, le terme est une déformation de l’ancien français ous, « oies », lesquelles s’y faisaient rôtir. La rue du Renard, ancienne rue dévolue aux « femmes folieuses » que Louis XIV autorisait, tient probablement son nom à l’enseigne Au Renard qui prêche, allusion à la fable d’Ésope. Enseigne aussi dans la rue Cloche-Perce, mais il faut y entendre, plus qu’un cloche percée, une cloche « perse », c’est à-dire bleue , comme dans l’épithète homérique « Athéna aux yeux pers ».

Quant à la rue des Archives, elle a fait disparaître l’une des plus curieuses appellations, « la rue Où-dieu-Fut-Bouilli » : la légende raconte qu’un Juif du nom de Jonathas aurait demandé à une femme qui lui devait de l’argent de le rembourser au moyen d’une hostie de Pâques. Il aurait plongé l’hostie dans l’eau bouillante, et l’eau se serait transformée en sang.

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