« Monsieur Brongniart, voilà de belles lignes ! À l’exécution, mettez les ouvriers! » Ainsi Napoléon Ier lance-t-il le chantier, en face de l’église de la Madeleine, d’un temple de la finance: une Bourse des valeurs digne de la capitale de l’Empire.
Le change, rebaptisé depuis la Bourse, avait connu diverses implantations à Paris – le Pont-au-Change, bien sûr, la place Vendôme, le Louvre… Dorénavant, la Bourse de Paris sera fixe. Le site choisi ? L’ancien couvent des Filles-Saint-Thomas. L’aspect général ? Un temple. Brongniart entoure l’édifice d’un péristyle de style corinthien : une galerie ouverte formée par vingt-quatre colonnes sur les faces principales et quarante sur les côtés.
La première pierre a été posée le 24 mars 1808, mais ni l’Empereur ni l’architecte ne verront l’inauguration de leur palais de la Bourse, en 1826 -le premier repose alors à Sainte-Hélène et le second au Père-Lachaise… le cimetière qu’il a conçu . Le 8 juin 1813, deux jours après la mort de Brongniart, le convoi funèbre fait halte devant son chef-d’œuvre en cours. Éloi Labarre le terminera, sans qu’il acquière encore l’aspect qu’on lui connaît de nos jours : c’est l’ajout de deux ailes en 1902-1907 qui lui donnera son plan en croix grecque.
[junkie-alert style= »grey »]En attendant…
« Quant au palais de la Bourse, […] on ne saurait trop s’émerveiller d’un monument qui peut être indifféremment un palais de roi, une chambre des communes, un hôtel de ville, un collège, un manège, une académie, un entrepôt, un tribunal, un musée, une caserne, un sépulcre, un temple, un théâtre. en attentant, c’est une Bourse. »
Notre-Dame de Paris, Victor Hugo , 183
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