Édifié par la volonté de Catherine de Médicis, le palais des Tuileries accueillit entre ses murs bien des rois et des empereurs, d’Henri IV à Louis XVI; de Napoléon Ier à Napoléon III. Qu’en reste-t-il aujourd’hui ?
Les Tuileries entrent dans l’Histoire en mai 1564, quand la régente Catherine de Médicis, fuyant l’hôtel des Tournelles où est mort sont époux Henri II, lance la construction d’un palais non loin du Louvre qu’elle n’aime pas, sur un vaste parc à moutons servant aussi de fabriques de tuiles. En 1572, ce qui est déjà terminé laisse présager le meilleur, comme le grand pavillon au centre de la façade. Quarante ans plus tard, on s’extasiera encore sur son escalier en colimaçon suspendu en l’air comme par enchantement.
Brusquement, en 1572, la reine mère se détourne des Tuileries à cause d’une inquiétante prédiction. Les travaux souffrent aussi des guerres de religion. Le chantier ne rouvrira qu’après l’entré triomphale d’Henri IV dans ce Paris qui vaut une messe (1594). C’est alors que les palais du Louvre et des Tuileries sont reliés : la Grande Galerie du premier rejoint le pavillon de Flore.
Agrandies au fil des règnes, les Tuileries s’enorgueillissent de leur impressionnante façade de 266 m de long. Louis XIV s’y installera trois ans , Louis XV sept, Louis XVI et sa famille trois, à partir d’octobre 1789, quand ils seront ramenés de Versailles. Napoléon Ier en fera la résidence impériale, avant son neveu Napoléon III. Et cela continue ainsi jusqu’à la Commune.
Mais le palais ne se relèvera pas de l’incendie de 1871 et, vu l’ampleur des dégâts, sera finalement rasé en 1883. Il ne subsiste donc rien des Tuileries, hormis les pavillons, reconstruits, de Flore et de Marsan qui font aujourd’hui partie du Louvre et, à eux seuls, laissent imaginer la splendeur de l’ensemble parti en fumée…
Restent aussi les magnifiques jardins à la française, les plus anciens de Paris, jadis dessinés par Le Nôtre.
[junkie-alert style= »red »] On n’échappe pas à son destin ?Catherine de Médicis ne devait jamais habiter le palais de ses rêves, parce que son astrologue, l’Italien Cosme Ruggieri, lui avait prédit qu’elle mourrait à côté de Saint-Germain. Or les Tuileries en construction se trouvaient précisément dans la paroisse de Saint-Germain-l’Auxerrois, et la reine superstitieuse s’en éloigna aussitôt.
Elle se fit bâtir ailleurs une autre résidence royale : l’hôtel de la Reine – futur hôtel de Soissons.
La petite histoire ajoute qu’à sa mort, le 5 janvier 1589, l’évêque qui l’assistait en ses derniers instants s’appelait Laurent de Saint-Germain… [/junkie-alert]